Object-Oriented Python Irv Kalb pdf download
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CONTENTS IN DETAIL
TITLE PAGE
COPYRIGHT
DEDICATION
ACKNOWLEDGMENTS
INTRODUCTION
Who Is This Book For?
Python Version(s) and Installation
How Will I Explain OOP?
What’s in the Book
Development Environments
Widgets and Example Games
CHAPTER 8: ENCAPSULATION
Encapsulation with Functions
Encapsulation with Objects
Objects Own Their Data
Interpretations of Encapsulation
Direct Access and Why You Should Avoid It
Strict Interpretation with Getters and Setters
Safe Direct Access
Making Instance Variables More Private
Implicitly Private
More Explicitly Private
Decorators and @property
Encapsulation in pygwidgets Classes
A Story from the Real World
Abstraction
Summary
CHAPTER 9: POLYMORPHISM
Sending Messages to Real-World Objects
A Classic Example of Polymorphism in Programming
Example Using Pygame Shapes
The Square Shape Class
The Circle and Triangle Shape Classes
The Main Program Creating Shapes
Extending a Pattern
pygwidgets Exhibits Polymorphism
Polymorphism for Operators
Magic Methods
Comparison Operator Magic Methods
A Rectangle Class with Magic Methods
Main Program Using Magic Methods
Math Operator Magic Methods
Vector Example
Creating a String Representation of Values in an Object
A Fraction Class with Magic Methods
Summary
INDEX
OBJECT-ORIENTED PYTHON
by Irv Kalb
Object-Oriented Python. Copyright © 2022 by Irv Kalb.
All rights reserved. No part of this work may be reproduced or transmitted in any form or by any
means, electronic or mechanical, including photocopying, recording, or by any information storage or
retrieval system, without the prior written permission of the copyright owner and the publisher.
First printing
25 24 23 22 21 1 2 3 4 5 6 7 8 9
ISBN-13: 978-1-7185-0206-2 (print)
ISBN-13: 978-1-7185-0207-9 (ebook)
Publisher: William Pollock
Managing Editor: Jill Franklin
Production Manager: Rachel Monaghan
Production Editor: Kate Kaminski
Developmental Editor: Liz Chadwick
Cover Illustrator: James L. Barry
Interior Design: Octopod Studios
Technical Reviewer: Monte Davidoff
Copyeditor: Rachel Head
Compositor: Maureen Forys, Happenstance Type-O-Rama
Proofreader: Paula L. Fleming
Indexer: Valerie Haynes Perry
The following images are reproduced with permission:
Figure 2-1, photo by David Benbennick, printed under the Creative Commons Attribution-Share
Alike 3.0 Unported license, https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.en.
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245 8th Street, San Francisco, CA 94103
phone: 1.415.863.9900; info@nostarch.com
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Library of Congress Cataloging-in-Publication Data
Names: Kalb, Irv, author.
Title: Object-oriented Python: master OOP by building games and GUIs / Irv Kalb.
Description: San Francisco : No Starch Press, [2021] | Includes index. |
Identifiers: LCCN 2021044174 (print) | LCCN 2021044175 (ebook) | ISBN
9781718502062 (print) | ISBN 9781718502079 (ebook)
Subjects: LCSH: Object-oriented programming (Computer science) | Python
(Computer program language)
Classification: LCC QA76.64 .K3563 2021 (print) | LCC QA76.64 (ebook) |
DDC 005.1/17--dc23
LC record available at https://lccn.loc.gov/2021044174
LC ebook record available at https://lccn.loc.gov/2021044175
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autrefois. Elle nous caresse les joues de temps en temps avec un
sourire triste.
«Si vous saviez, mes petites, comme Madeleine a été
courageuse et dévouée!
—Oh! dit maman, Noémie est une vraie petite femme, elle a été
si attentionnée pour moi. Elle s’est montrée une sœur aînée
parfaite pour Barbe. Elle ressemble à son papa, elle a le même
cœur.»
Maman ne pouvait pas dire une chose qui me rendît plus fière,
car partout on parlait du cœur de papa.
Aussi, quand nous sommes arrivées rue Bonaparte, en entrant
dans le grand salon, au lieu de se réjouir, personne ne parlait,
malgré Phœbus qui voulait à toute force sauter sur Madeleine et lui
lécher la figure. Il remuait tellement que sa patte en bois faisait sur
le parquet un bruit assourdissant.
Barbe est allée vers maman, a grimpé sur ses genoux et l’a
embrassée; moi je suis allée vers Tantine Berthe et je lui ai dit: «Ma
chère petite Tantine, papa a dit qu’il fallait être de bonne humeur;
ne sois pas triste et consolons maman.
—Oui, tu as raison, Noémie, mais tu comprends qu’au premier
moment, quand on a tout perdu et qu’on retrouve ceux qu’on aime,
on est bien ému.»
A ce moment, Pierre et sa maman sont entrés.
J’ai pris Pierre par la main et je l’ai mené vers Tantine en lui
disant:
«Tantine Berthe, voici Pierre Mase, que nous avons rencontré à
Dunkerque en chemin de fer. Son papa est artilleur, il se bat comme
Désiré depuis le commencement de la guerre. Lui-même, quand il
sera grand, sera artilleur aussi. Il a habité aussi avec nous au
séminaire de Saint-Sulpice et maintenant, il est ici. Il nous a fait
connaître Paris et les petits Français qui sont aussi courageux que
les petits Belges.»
Pierre avait l’air très intimidé par Tantine Berthe. Mais elle
l’attira à lui et l’embrassa:
«Si vous avez été complaisant pour les infortunés enfants
belges, vous êtes un brave Français comme ils le sont tous.
—Tu sais, dit Barbe, il est aussi très taquin, il veut toujours tirer
les poils de Phœbus. Il m’apprend à lire dans un alphabet plein de
soldats.
—Bien, dit Tantine, tu me montreras demain ce que tu sais, car
il est temps d’aller manger quelque chose et ensuite de nous
coucher.»
Dans une des pièces du bas, maman et Tantine Berthe se sont
fait des lits; dans l’autre nous couchons toutes les trois avec
Phœbus.
C’est dans les chambres du haut que se sont installés Pierre et
sa maman.
La porte de nos chambres reste ouverte. Ce soir-là je ne
pouvais pas m’endormir, parce que j’entendais maman et Tantine
Berthe qui parlaient tout bas, et j’ai même aperçu Madeleine qui
traversait la chambre pieds nus pour aller avec elles dans leur
chambre.
Tristes nouvelles de Belgique
Paris, le 6 octobre.
8 octobre.
Nous passons de bien tristes heures: nous n’avons pas de
nouvelles de papa, nous ignorons où il est. Seulement hier, nous
avons reçu une carte de Désiré avec ces mots: «Je vais bien, suis à
Heyst. J’ai vu Jean Boonen avec le bras coupé et qui a été évacué
sur la Hollande, son père est resté à Anvers. J’espère que vous êtes
tous réunis.—Désiré.»
Il est décidé que nous allons quitter Paris. Madeleine vient de
me le dire d’un air navré. Elle m’a prise à côté d’elle et m’a annoncé
que nous n’avions plus d’argent du tout et qu’il fallait faire quelque
chose. Ceci, je ne comprends pas trop ce que cela veut dire, mais
je devine qu’elle me parle à moi parce qu’elle ne veut pas manquer
de courage devant maman qui a déjà assez de peine.
«Oh! ma chérie! j’aurais dû rester avec papa. Du moment que
vous étiez en sûreté, j’aurais forcé papa à quitter Anvers. Car pense
donc, si les Allemands l’ont emmené en Allemagne!»
En songeant que mon pauvre papa pouvait être prisonnier, je
me suis mise à sangloter; alors Madeleine s’est arrêtée tout de
suite et elle m’a embrassée.
«Tais-toi, je t’en prie; je dis cela, mais il est certain que papa
sera resté avec le Roi et qu’il est au Havre. Nous allons être bientôt
tranquillisées.»
La maman de Pierre a des parents dans une petite ville de
France, à Montbrison. Elle va partir pour demeurer chez eux, car
elle aussi n’est pas très riche et il faut que Pierre aille en classe. Là,
elle a des amis qui ont besoin d’une dame pour soigner et surveiller
des enfants; alors maman a pensé qu’elle pourrait s’occuper d’eux,
de sorte que nous irons tous avec nos amis à Montbrison.
«Mais, alors, maman travaillera?
—Oui, mais moi aussi, me répondit Madeleine, je donnerai des
leçons ou trouverai un emploi afin d’avoir un peu d’argent pour
aider maman.
—Et moi, alors, je ne ferai rien?
—Mais, ma petite Noémie, tu es trop jeune; du reste, tu
t’occuperas de Barbe, et tu l’empêcheras d’être désobéissante dans
la maison où nous serons; je crois que cela sera déjà beaucoup.»
Tout ce que me raconte Madeleine me tourne un peu la tête. Je
vois que maman, Tantine et Mme Mase, la maman de Pierre,
parlent beaucoup ensemble dans la chambre jaune, et j’ai une
tristesse affreuse en pensant aux jours d’autrefois où nous étions si
heureux tous à Louvain.
Pierre m’a demandé si nous pouvions aller faire une promenade
dans Paris pour revoir quelques-uns des beaux monuments et
surtout le jardin du Luxembourg où nous nous sommes si souvent
amusés. Maman a bien voulu que nous sortions tous les trois avec
Madeleine, Pierre ayant déclaré qu’il était assez grand garçon pour
nous protéger.
Nous sommes partis, en laissant Phœbus malgré son air
suppliant. Nous avons été d’abord à Saint-Sulpice voir M. Le Peltier.
Il était dans la grande salle du bas au séminaire où l’on donne les
repas. Mlle Suzanne était là, entourée de tous les enfants. Elle
trouve que maman a raison de quitter Paris où la vie est trop
«dure» pour les Belges. Elle m’a fait promettre de continuer à
écrire mon Journal et elle doit m’envoyer des nouvelles de Paris. De
là, nous avons traversé le Jardin du Luxembourg. Comme nous
passions devant les chevaux de bois, Barbe voulait absolument
monter dessus. Pierre s’écria:
«Non, non! tu es trop petite!»
Barbe se jeta sur Pierre
comme pour lui donner des
coups de pied dans les jambes,
alors Pierre se mit derrière
Madeleine. Moi j’arrêtai Barbe
qui était rouge. Les gens nous
regardaient; ils ne riaient pas,
mais semblaient trouver ma
petite sœur très drôle;
Madeleine prit la main de
Barbe et lui dit très fermement
en la regardant sévèrement:
«Tais-toi et viens tout de
suite.»
Barbe cessa de crier et elle
se mit à marcher avec
Madeleine sans résistance,
tandis que nous suivions,
Pierre et moi, tout étonnés que
cette colère fût si vite
BARBE HÉSITAIT ENTRE LES GATEAUX.
terminée.
Ce qui est curieux, c’est que si nous avions été à Louvain,
Madeleine aurait cédé à Barbe; maintenant elle fait comme maman.
Voilà: autrefois, on était heureux et, aujourd’hui, c’est la guerre; il
faut que tout le monde soit sage et sache qu’il faut obéir. Au bout
d’un moment, nous étions dans la partie du Luxembourg qui
entoure le bassin, en face du grand palais; alors Madeleine
commença à parler doucement à Barbe:
«Ma petite Barbe, tu ne dois pas être toujours un bébé et avoir
des caprices. Tu ne comprends pas encore tous les malheurs que
nous traversons, mais tu vois bien que maman a de la peine et que
papa est loin de nous; alors il faut que tu sois obéissante, bonne et
gentille pour que, lorsqu’il reviendra, il retrouve une petite fille très
douce et presque parfaite.
—Oui, mais je ne veux pas obéir à Pierre, il n’est pas mon frère.
—Ce que tu dis est très mal, Barbe; tu sais bien que Pierre a été
comme un vrai fils pour maman et Tantine Berthe et un très bon
ami pour Noémie. Il t’aime beaucoup, bien qu’il te taquine
quelquefois. Alors, ne sois plus méchante et demande pardon à
Pierre: sans cela, j’aurai du chagrin et lui aussi.
—Eh bien, oui!»
Barbe alla vers Pierre et l’embrassa. Alors Pierre, qui avait eu
l’air ennuyé de cette conversation, se mit à rire et s’écria:
«Eh bien, moi, j’offre à goûter à mes petites amies, sur mes
économies!
—Non, dit Madeleine, garde ton argent.
—Non, non, cela me fait tant de plaisir de le dépenser avec
vous. Il faut trouver un bon pâtissier. Oh! j’en connais un fameux,
place Médicis, où je suis allé souvent avec papa en sortant du
lycée. Venez, c’est par ici.»
Barbe avait l’air ravi. Pierre lui dit:
«Tu n’aimes pas mieux les gâteaux que les chevaux de bois?
—Oh! si, j’aime mieux les gâteaux.»
PIERRE RACONTAIT AUX SOLDATS
COMMENT PHŒBUS AVAIT ÉTÉ BLESSÉ.
Lyon, le 10 octobre.
Nous avons quitté Paris mardi soir. Nous avons encore eu tous
en partant un nouveau chagrin: maman parce qu’elle s’éloignait
davantage de papa, et nous parce que nous aimions bien notre
maison et le petit jardin.
Nous avons pris le train à la gare de Lyon à huit heures du soir.
Dans l’après-midi nous avons dit adieu à M. Le Peltier et à toutes
les personnes qui ont été si bonnes pour nous. Les employés du
chemin de fer remarquaient Phœbus et voulaient savoir pourquoi et
comment il avait été blessé. Naturellement Pierre, qui aime à parler
aux soldats et aux employés, leur racontait l’histoire de Phœbus, et
même dans une gare, je crois que c’était à Nevers, il a été tout à
coup entouré de quatre militaires—c’étaient, paraît-il, des artilleurs
—qui écoutaient le récit de la bataille où le pauvre Phœbus a perdu
sa patte.
«Eh bien, mon vieux, disait un des soldats, tu penses si les
chiens belges sont épatants; ils se font casser la jambe tout comme
nous autres!
—Nous n’avons pas de chiens comme cela en France!
—T’es bête, toi. Et les chiens sanitaires, donc? On peut dire
aussi qu’ils sont braves! Tu sais, à la Marne....»
A ce moment-là, notre train se mit en marche lentement, alors
que nous ne nous doutions pas qu’il allait partir. Pierre et Phœbus
étaient sur le quai, car on l’avait descendu pour le faire boire dans
un baquet plein d’eau. Pierre voulut courir, mais comme Phœbus,
lui, ne pouvait pas le suivre, il resta sur le quai en levant les bras
au ciel et en nous criant qu’il nous rejoindrait par le train suivant.
Quel émoi dans notre wagon! Barbe était désolée parce que
Phœbus était resté sur le quai et que nous partions sans lui; la
maman de Pierre eut une crise de larmes, et ce fut Tantine avec
ses paroles douces et de l’eau de mélisse qui la calma.
«Mais Pierre n’a pas d’argent et j’ai son billet!
—Si, si, madame, il a un peu d’argent; il a, je crois, trois francs.
—Trois francs! Mais que voulez-vous qu’il fasse avec trois
francs?»
Je pensais en moi-même à l’argent qu’il avait dépensé l’autre
jour chez le pâtissier.
«Il faudrait savoir si nous ne nous arrêterons pas à une autre
station d’où nous pourrions téléphoner, dit Madeleine. Peut-être
pourrait-on trouver le contrôleur?»
Comme tout le monde avait vu que Phœbus restait sur le quai,
sur la demande de maman un monsieur suivit tous les couloirs et,
au bout de quelques minutes, revint avec le contrôleur.
Cet employé commença par se fâcher en disant que les petits
garçons devraient rester avec leur maman, et puis, qu’est-ce que
c’était que ce chien qui voyageait avec une jambe de bois? Alors le
monsieur qui était allé le chercher se fâcha aussi—car il connaissait
l’histoire de Phœbus.
«Il ne faut pas parler ainsi; ces dames et ces petites
demoiselles—il nous montrait en prononçant ces mots—viennent de
Belgique, de Louvain, et ce brave chien qui est resté à Nevers a eu
la patte emportée par un obus sur le champ de bataille—oui,
parfaitement, tout comme nos fils, monsieur.
—Oh! monsieur, répondit le contrôleur, moi, je dis cela à cause
du service qui est déjà assez compliqué. Mais voilà ce que je vais
faire. Le train va s’arrêter à Saint-Germain-des-Fossés où nous
prenons de l’eau. Là, je téléphonerai au chef de gare de Nevers.»
Alors la maman de Pierre se calma un peu, mais Barbe ne
cessait de demander ce qu’allait devenir Phœbus et s’il saurait
trouver son chemin.
Madeleine et moi, nous lui disions tout bas de se taire, que
Pierre n’abandonnerait pas Phœbus et qu’ils nous rejoindraient
bientôt. En nous écoutant, elle finit par s’endormir dans les bras de
Tantine. Moi, je savais que Pierre était très débrouillard et qu’il se
tirerait très bien d’affaire tout seul. Vers six heures du soir, il y eut
un arrêt; le conducteur alla tout de suite avec maman et Mme Mase
chez le chef de gare pour téléphoner à Nevers. Tantine ne voulut
pas que nous descendions de crainte de nouvelles aventures.
Je regardais par la portière et je vis que maman souriait; c’était
sûr que nous allions revoir Pierre.
«Le chef de gare téléphone que Pierre est parti avec un convoi
de blessés, qu’il sera à Lyon en même temps que nous, et que nous
allions au Terminus près de la gare où descendront les blessés.
—Et Phœbus?
—Phœbus est avec lui, très bien soigné, a-t-on ajouté.
—C’est bien Pierre! Il sait toujours s’arranger pour tout voir et
se faire de bons amis. S’il était là, il dirait certainement qu’il est un
véritable artilleur.»
Nous ne
sommes
arrivées à Lyon
que le soir très
tard. Nous
étions bien
fatiguées.
Heureusement
l’hôtel
Terminus où
nous devions
retrouver
Pierre était à
quelques pas
de la gare, et
au milieu de
l’entrée nous
avons aperçu
Pierre avec
QUEL ÉMOI DANS LE WAGON!
trois officiers
français (il paraît que c’étaient des médecins) et plusieurs blessés
assis sur des fauteuils. Derrière Pierre était couché Phœbus. Quand
il nous vit, il se mit à bondir et à sauter sur nous en nous léchant la
figure les unes après les autres.
Le docteur qui avait l’air le plus âgé dit à la maman de Pierre:
«Madame, il ne faut pas reprocher à votre fils d’être resté sur le
quai de Nevers. Il nous a beaucoup aidés pour transporter nos
blessés; c’est un jeune garçon intelligent et plein de cœur. Aussi,
pour le récompenser, je ferai remettre une vraie patte à son chien.
—Mais, m’écriai-je, ce chien n’est pas à Pierre, il est à papa.
—Oui, ton petit ami Pierre m’a dit que c’était un brave chien
belge qui s’était conduit en héros à Anvers. C’est pourquoi je veux
le guérir. Demain nous le soignerons.»
Ce soir-là, maman ne voulut pas nous expliquer comment on
allait remettre une patte à Phœbus et on nous coucha dans des
chambres de l’hôtel Terminus qui servaient, à côté de l’ambulance,
à loger des familles qui venaient de Suisse ou, comme nous, de
Paris. Le lendemain, très tôt, maman nous réveilla et nous sommes
parties sans revoir le docteur, ni Phœbus. Pierre est venu nous
embrasser; il reste à Lyon avec notre bon toutou pour son
opération.
«Je te promets de t’écrire tout de suite et je ne le quitterai pas;
car tu sais bien qu’il est aussi un peu à moi, ton chien, puisque tu
es ma sœur.»
Comme ce voyage a été triste jusqu’à Montbrison! Maman ne
souriait même plus. Tantine avait l’air si fatiguée, bien qu’elle se
redressât tout le temps! Madeleine racontait des histoires à Barbe
qui ne cessait de demander Phœbus et de dire que l’on avait pour
sûr volé le chien de papa!
Montbrison, 12 octobre.
Je viens de recevoir une lettre de Pierre:
Pierre lui avait dit cela tout d’une traite, afin que le soldat puisse
tout entendre, car il leur est défendu de parler pendant qu’ils
montent la garde. Mais je vis bien qu’il considérait Phœbus avec
intérêt. Après, nous avons continué notre chemin et nous avons vu,
au pensionnat Saint-Charles, les blessés français. Il y en a
beaucoup qui se sont battus en Belgique et aussi à la bataille de la
Marne.
Pierre ne cesse de leur demander des détails sur ces belles
journées, comme il dit. Il a vu un artilleur qui fait partie du 20e
corps comme son papa et du 60e régiment d’artillerie! Alors il était
dans une folle joie! Il a couru chez un marchand de tabac et il a
acheté pour deux francs de cigares et de cigarettes—c’est tout ce
qui lui restait d’argent—et il les a donnés à l’artilleur, qui a aussitôt
partagé avec ses camarades.
«Vous savez, monsieur Pierre, les Allemands ne se sont jamais
attaqués au 20e corps, car il ne recule jamais! Oh! nous en avons
tué des Boches; tenez, par exemple...» et il commence une histoire
que je mettrai la prochaine fois dans mon Journal, car il est tard et
on va bientôt servir le dîner.
Jeudi.
Ce matin, tandis que nous commencions à apprendre nos leçons
avec nos petites amies Marie et Louise, Mme Moreau est entrée.
«Voici une lettre pour Noémie!
—Comment! pour moi?
—Oui, et quel joli papier à lettre!»
Je pris l’enveloppe. Elle était adressée au Directeur du Journal
des Enfants, Paris. Et le Journal des Enfants me l’envoyait ici à
Montbrison.
Je l’ouvris avec soin. Elle contenait une lettre écrite sur du
papier bordé de rose avec, dans le coin, une petite image
représentant deux gentils enfants assis sur un banc sous une
fenêtre, sur laquelle étaient posés deux rosiers en fleurs.
Je lus la lettre à haute voix:
«Monsieur,
Montbrison, Dimanche.
Maman vient de recevoir une lettre de la légation de Belgique
de Paris. Papa est resté à Anvers. Il n’a pas voulut quitter l’Hôtel de
Ville où il était installé avec les autorités, pour organiser la défense.
La lettre se termine ainsi: